22h30, je m’extirpe de l’apéro prolongéMarre du vacarme, envie d’être seulL’escalier tangue et les rues sont désertesLe feu est couvert, d’un voile très minceQu’on aimerait plus inflammableLa rue vide fuit de biaisEn sens inverse du mienMêmes les chats restent sagesTandis que les humains restent imagesLa nuit étant lardée de bleuJe prends des couloirs secretsLes lampadaires éclairent l’asphalte immobileLes enseignes commerciales tremblottentLe silence étouffe les corps enfermésLes caméras pendues guettent les fantômesMême les voitures sont mortesElle gisent là inutiles, ridiculesDes passages perdus éclatent sous mes pasLes murs propres dispaissent dans le noirSeule la rivière semble vivre encoreLa nuit, tous les lotissements sont grisLa répétition du même me donne le tourniUn haut le coeur me soulèveD’un coup je crache un jeyser de bile acideJe vomi mes restes sur la vitrine d’une banqueLa vitre fume et fond comme glace au soleilPas grave, ils n’ont pas encore mon ADN.
Février 2021
- Naufragé du couvre-feux
- (source image france bleu)