J’avais cette idée de film depuis plusieurs années dans mes cartons.
Un personnage humain qui se transforme progressivement en se dégradant, une sorte d’évolution à l’envers. Au départ, le titre prévu était "Involution".
Un scénario très simple, non narratif, mais expressif, sans paroles, basé sur l’émotion et des symboles forts.
Début 2012, c’était le moment d’expérimenter des choses avec ce projet.
En réfléchissant au film et au montage avec le producteur Citron Bien, j’ai eu l’idée ensuite d’accentuer le parallèle avec la question de la récession économique, hantise et ogre de notre époque, symbole de l’emprise d’un système tend à transformer nos vies en machines jetables.
Un film engagé pour se réveiller : : #OCCUPY ART !
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– Quelques infos :
- Synopsis : Ferme les yeux, brise le vernis, dégrade ton image lisse et propre… trouve la machine !
- Tournage : début 2012
- Fin de production : juin 2012
- Durée : 04’32
- Voir les personnes créditées au générique
– Présentation pour le festival Traverse Video 2013 :
Récession Terminale est un film basé sur l’émotion. Ni histoire ni héros ni paroles, le propos est transmis par la puissance symbolique des images, à la fois mentales et charnelles, abstraites et réalistes.
L’évolution à l’envers, l’involution, d’un être humain évoque ici l’impasse destructrice de l’humanité toute entière. Quand cette personne ferme les yeux, elle bascule dans une réalité symbolique, où le monstre en elle perce le verni de civilisation. Les figures guerrières, mutantes, dévoreuses se succèdent, pour recomposer son enveloppe charnelle à l’image de son archaïsme.
Pour fuir, pour se fuir ?, l’humain se dissout en pensée binaire, en simple machine. Son objectif, conscient ou inconscient ?, est finalement la destruction de son être pour ne plus penser, pour ne plus être libre. La robotisation est son horizon, accélérée par les nouveaux moyens technologiques. Sa barbarie n’a même plus de chair et de passion, elle devient une froide mécanique aveugle à l’image des marchés financiers planétaires guidés par des logiciels robots, d’où le titre. L’image lisse et réaliste se dégrade et se décompose/recompose à l’image de cette transformation symbolique.
La beauté organique et mouvante du sable traduit efficacement cette mutation létale.
La méthode de tournage, avec une seule scène qui se transforme, reflète un processus implacable, un piège où toutes les figures s’entremêlent en accéléré.
La bande son joue un grand rôle pour faire ressentir les transformations et leur accélération chaotique.
Ce film un peu expérimental, détaché des figures de la fiction et de l’actualité, permet de toucher du doigt certains archétypes, de les mettre à nu. C’est aussi une sorte d’oeuvre d’anticipation.