Un bain de sang s’étale sur la nuit noire
dans le ciel noir de crimes
la lune se noie dans la flaque
sa lumière se dissout dans l’abîme
ouvrant en grand chaque soir
sur notre géant cloaqueles vagues rouges font trembler les arbres
les squelettes pendus aux branches frémissent
mais les morts restent de marbre
et la pluie coule à chaude pisseles larmes scintillent au fond des yeux
avant de s’en retourner au tombeau
pas de pleurs pour les malheureux
leur sang goutte déjà sur leurs osle bain de sang s’étale comme un cauchemar
et chaque jour nous égorgeons nos frères
pour surnager dans la vaste mare
et creuser notre propre enferchaque jour remplir les tombes de fleurs
tenter d’aspirer le sang détourné de nos veines
pour simuler un peu d’ardeur
entre deux tristes peinesle sang s’étale sur la nuit noire
sans un mot on se baigne
on goûte le sel du bain de haine
et on trinque avec la lune.