Un jour,Le ciel s’est obscurciNi éclipse ni fumée LubrisolMais des corps en dérouteDes nuages d’oiseaux perdusEt une pluie de corpsUne pluie de mortsDes oiseaux noirs qui chutent au solBruyammentPar milliersMorts de la chaleurMorts de la chimieArrêt du coeurFin de vieDes bruits mats sur le solIncessantsInsistantsInsupportablesDes corps sacrifiésQui trouent les toituresDéfoncent les voituresSalissent les tapis rougesOn court on s’agiteOn ne peut rien faireJuste voir des corps tomberJuste voir le monde sombrerOn s’étouffe de colèreOn est fou on paniquePlus d’étoiles dans le cielMais des satellites industrielsPlus d’oiseaux dans le cielMais des avions long-courriersPlus d’insectes dans le cielMais des drones policiersLe ciel est noirIl clignote en silenceIl n’a plus rien à direA part des messages publicitairesNos cris ne sortent plusOn préfère se taireEt puis un jour,Le ciel devient aurore boréaleL’horizon s’embrase de lumièresJ’entends une grosse explosionUn avion s’est écraséEt puis un autre, et un autreUne pluie de satellites se désintègreLes écrans sont noirsLes ordinateurs ont grilléLes flics n’ont plus d’ordresInternet est downLes caméras sont aveuglesLes voitures sont immobilesLes usines s’arrêtentLes foules sont dehorsElles regardent le cielElles se parlentOn entend même quelques chants d’oiseauxLe soleil nous a joué un petit tourUne éruption solaire magnifiqueUne grande tempête magnétiqueLe champ est libreA nous de jouerD’achever le travailD’enterrer les ruines du monde machineDe vivreDe danser avec les oiseauxEt de rêver avec le cielEt si demain,la tempêtec’était nous ?
David Myriam,
Juin 2022 (publié dans le n°23 du journal papier de Ricochets)