Ajout : Octobre 2012
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A.L.F. Le Filmhttp://www.alf-lefilm.comQuelques mots du réalisateur Jérôme LescureCe genre d’histoire n’a pas de frontières. Elle peut tout aussi bien se dérouler en France, en Angleterre, aux Etats-Unis, en Italie… La détresse et la souffrance animale (et plus particulièrement la détention d’animaux dans les laboratoires), sont systématiquement cachées, dissimulées, voire niées. Le but premier de ce film est de permettre à un public le plus large possible, quel que soit son âge, son milieu social, sa religion, ses a priori, d’être informé. On m’a parfois demandé : “pourquoi ne pas faire un documentaire avec des images aussi percutantes et choquantes que le furent celles d’Alinéa 3 ?” (mon précédent film, contre la corrida). La réponse est évidente : une fiction a un impact différent parce qu’elle propose une identification aux personnages. Elle permet aussi de contourner certains obstacles car, malgré sa médiatisation, Alinéa 3 a été censuré et boycotté, aussi bien à la télévision que dans les festivals. En racontant une histoire, toutefois basée sur des faits réels et étoffée de quelques images d’archive, il est permis d’espérer toucher un autre public. De plus, cette histoire met en scène des personnages issus de milieux sociaux différents. Certains de leurs codes apparaitront familiers aux uns ou aux autres, nous aidant peut-être à comprendre le cheminement qui les conduit vers un seul et même but : la libération animale. Ce sont des personnes comme vous et moi, qui vivent avant tout d’amour, contre vents et marées, parfois submergés par des peurs auxquelles ils cherchent à échapper. Mais ils ont une capacité de rébellion contre un système corrompu autorisant l’exploitation des plus faibles. Toutes ces injustices les poussent à faire des choix aux conséquences cruciales pour leur vie. Mais tellement justifiables. Le titre du film est simple et sans détours : A.L.F. ( Animal Liberation Front). Certains ont voulu me dissuader d’utiliser ce titre, au motif qu’il pourrait classer le film sous l’étiquette “écoterroriste“. De plus, la dimension “provocatrice” du titre peut à l’évidence être utile. L’A.L.F. a presque toujours été décrite de façon négative, qualifiée de radicale et d’ultra violente, alors que la plupart de ses activistes sont des pacifistes avérés et ne font que délivrer de l’horreur quelques-uns des millions d’animaux suppliciés. La fiction permet de jouer sur la sensibilité du spectateur, de le rendre toujours actif, afin qu’il puisse s’approprier le récit, l’interpréter et s’y retrouver. La fiction seule permet de tenter de rétablir une vérité. L’histoireOù était Franck Kovick dans la nuit du 24 au 25 décembre ? A cette heure précise, un groupe d’activistes a forcé les portes d’un élevage en vue de libérer des chiens destinés à la vivisection. Quelques heures après les faits, les premiers éléments de l’enquête semblent désigner ce modeste professeur de théâtre comme le coupable idéal. Sarah, une journaliste qui a souhaité en savoir plus sur les motivations de l’organisation dont il se réclame, admire en lui son abnégation et ses convictions. Dans sa cellule, Franck retrace sans fin l’itinéraire qui les a menés, lui et son équipe, jusqu’à cette nuit de réveillon. Etait-ce trop pour ces gens somme toute ordinaires ? Conscients que l’illégalité de leur action les tenait en joue et que la moindre erreur serait fatale, chacun avait minutieusement préparé son rôle. Le hasard était proscrit, l’échec interdit. Qui, parmi ces résistants volontaires et intègres, avait pu trahir Franck, et le dénoncer ? Pour lui, la preuve qui atterrit sur le bureau du capitaine Chartier n’a pas de sens. Le policier a en face de lui un prévenu tour à tour mutique, mystique, à la fois entouré et isolé, et pourtant libre. Est-il un idéaliste ? Un extrémiste ? N’a t-il pas mieux à faire que défendre des animaux ? Quelle est cette organisation dont les activistes sont considérés par les polices du monde entier comme des éco-terroristes ? Peut-être les réponses se trouvent-elles quelque part avant cette date du 24 décembre, quand chacun des activistes de l’Animal Liberation Front se préparait à agir ? Dès lors, la confrontation entre Chartier et Kovick est une partie d’échecs à l’issue incertaine. Des animaux prostrés dans des cellules en acier galvanisé, avec au fond des yeux la terreur muette du moment où la main de l’homme viendra les chercher, les torturer, leur briser les cervicales… C’est dans cette image que Franck a puisé le courage d’agir, et doit désormais puiser celui de tenir... |